[ANALYSE]
Harry Potter : Mythologie et univers secret
« Harry Potter mythologie et univers secrets » est un livre d’étude de 298 pages, édité par Original Books en 2010. Il est traduit de l’anglais par Elsa Ganem. Aujourd’hui, le livre n’est plus disponible à l’achat neuf, seulement en occasion. ( 2-3)
1/ GÉNÉRALITÉS
Tom Morris a écrit l’avant-propos de cet ouvrage et il nous dévoile que ce livre étude fait suite à « Harry Potter et la philosophie, petit traité à l’usage des moldus »(1) paru en 2006. Cet ouvrage précédent présentait 17 philosophes américains et leurs analyses, leurs descriptions, sur les grands thèmes philosophiques de la saga Harry Potter.
Ce nouvel ouvrage propose au lecteur de nouvelles voies d’études de la philosophie au travers des 7 tomes de la saga Harry Potter et ce que celles-ci soulèvent face à des thèmes phares, tels que :
– l’amour, le choix, l’identité, la destinée, la mort, la liberté, l’espoir et la politique.
Ce livre étude permet ainsi de dévoiler les sens cachés de l’histoire, et en fait une analyse intéressante et culturelle réellement fascinante pour le simple lecteur qui n’appréhende pas forcément la philosophie, comme les auteurs qui ont conçu l’ouvrage.
À lui seul l’ouvrage est un bijou dans ses études et analyses car chaque thème abordé est traité tel un essai qui se veut attrayant, descriptif par des auteurs passionnés qui ont pris le temps de réfléchir à une thématique donnée qu’ils ont pu choisir eux-mêmes. Par ailleurs, comparé au premier ouvrage, leur analyse va réellement au plus profond de la thématique et de la pensée de l’auteur J.K Rowling, car chacun des essayistes et philosophes, connaissait la finalité concrète de la saga avec son achèvement. Ce qui fait que leurs études sur les sujets sont beaucoup plus concrètes et poussées.
Cependant, même si l’ouvrage se veut tout public, celui-ci n’est pas pour les jeunes lecteurs mais plus pour des passionnés ou ceux dont la culture philosophique ne leur est pas inconnue. Bien sûr un aspirant peut lire l’ouvrage avec facilité, mais parfois la redondance du sujet, de la terminologie, des informations et évènements que chaque auteur a utilisé pour écrire son essai et dévoiler ses pensées, peuvent spolier ceux qui n’ont pas encore lu les ouvrages, ou qui découvrent juste l’univers. Par ailleurs, le vocabulaire de certains mots est quand même assez complexe ce qui fait qu’ il faut quand même avoir un minimum de connaissance philosophique et historique pour pouvoir bien appréhender correctement les essais et les analyses thématiques qui sont étudiées.
2/ CONSTRUCTION ET ANALYSE
Le livre est construit en 5 parties qui abordent toutes une thématique philosophique dont l’essence même est issue des livres de la saga Harry Potter et de la situation émotionnelle réelle, ou des phases de vie que vivent les personnages de l’histoire. Chaque thème est analysé avec beaucoup d’informations, de recherches et de sources issues de la saga Harry Potter, des grands courants de pensée, de moralistes, d’analystes réputés, de philosophes, de professeurs, d’histoires etc. On découvre un véritable travail d’investigation qui permet au lecteur de bien appréhender chaque sujet. Cependant il est parfois nécessaire de faire une pause pour revenir sur certains passages et bien les assimiler.
Découvrons dès à présent la construction de l’ouvrage et les grandes thématiques :
La première partie abordée est le destin et l’identité de l’âme. Celle-ci est intéressante car elle pose les bases philosophiques des différentes identités et conceptions que l’humaniste et philosophe peut faire . De même, les auteurs de ces chapitres s’appuient sur des moments forts de la saga comme le baiser du détraqueur, mais aussi sur des personnages charismatiques tels que Sirius Black ou le professeur Trelawney. Ces choix leur permettent d’ aborder et d’expliquer, aux moldus non spécialistes de la dimension philosophique, que le choix qu’ils font, face à une destinée censée être toute tracée, n’arrive pas sans raison. L’idée de base démontre que parfois un peu de chance peut suffire à faire basculer ce qu’être humain est : « les actes représentent les actions passées et à venir ».
Dans la seconde partie intitulée la plus puissante des magies, les auteurs mettent en avant le pouvoir puissant de l’amour sous toutes ses formes. Ils étudient la puissance de cette émotion indestructible face au mal que vit Harry Potter et ses amis. Les auteurs livrent ainsi leurs pensées en commençant leur analyse par l’amour et la rédemption de Severus Rogue, autre personnage emblématique mais controversé dans ses agissements tout au long de la saga. Ce chapitre met en bouche le lecteur, qui découvre par la suite que par amour, même s’il est égoïste au premier abord, l’humain peut changer, peut évoluer et faire ressortir le meilleur de lui-même. Tout au long de ce chapitre, cette rhétorique aborde tour à tour l’amour rédempteur en mettant en avant celui du professeur de potion pour Lili, l’amour manipulateur avec l’utilisation des filtres d’amour et l’égoïsme ostentatoire de Mérope Gaunt pour Jedusor Senior, et l’amour véritable symbole du féminisme radical, la plus puissante de toutes les magies, qui sauva à de nombreuses reprises Harry Potter et ceux qu’il aimait profondément.
La troisième partie, Potter veille liberté et politique, aborde la dimension philosophico-politique et met en avant la liberté culturelle et communautaire avec une explication obtuse et complexe du patriotisme, ainsi que de la gouvernance d’une société. Le plus dans cette partie c’est le lien fait avec un personnage emblématique de la saga : Albus Dumbledore. Ce lien sur les ambitions, désirs et la manipulation qu’exerce parfois ce grand sorcier, nous permet de mieux comprendre les analyses faites qui restent complexes, néanmoins redondantes, et parfois difficiles à suivre, tout au long de ce chapitre. Mais la partie la plus intéressante de celle-ci est celle où les philosophes mettent en avant la conception du bien face au mal en étayant leurs idées par les actes non négligeables de Voldemort ou d’Ombrage. C’est un chapitre qu’il faut relire plusieurs fois pour bien assimiler chaque détails et comprendre parfois l’affluence des informations.
La quatrième partie, la salle sur demande : un pot-pourri Potter, continue d’explorer les révélations de l’auteur, J.K Rowling, mais lorsque celle-ci est face à son public. Les essayistes prirent exemple le jour où elle dévoila qu’elle pensait que Dumbledore était homosexuel, le 19 octobre 2007, lors d’une conférence au Carnegie Hall de New-York. Cette information a créé une controverse parmi les Potterhead qui ont adhéré ou non à cette annonce. Dans cet ouvrage, les auteurs mettent alors en avant la philosophie selon laquelle les choix de nos actes, de nos pensées peuvent influer sur l’être en devenir. Afin d’étayer leurs thèses, les auteurs abordent avec sagesse les différentes façons de ressentir émotionnellement, spirituellement, mentalement et génétiquement les événements ou annonces que subissent les moldus ou sorciers. Ils nous dévoilent également que les choix, les actions passées ou à venir, l’éducation, l’enseignement, sont le reflet de ce qui va permettre à l’expérience d’influer sur le devenir de l’humanité ou d’une personne. Afin d’étayer cette philosophie, ils prennent également comme repère , l’histoire de Dudley, mais aussi le rôle de la pensine et les enjeux de la politique dans l’éducation au sein de Poudlard.
La cinquième partie est la plus courte de l’ouvrage mais elle n’en reste pas moins la plus intéressante philosophiquement autour de l’œuvre d’Harry Potter. Son titre est : au-delà du voile, la mort, l’espoir et le sens. Les analyses et les études faites offrent une véritable source d’informations sur la propension du bien affrontant le mal, sur le sacrifice d’Harry Potter au nom d’une liberté commune, d’un espoir commun, sans qu’il ait lui-même l’ambition d’être le plus puissant des sorciers. Les philosophes détaillent son caractère immuable et sage face à un Lord Voldemort qui n’a plus une once de Tom Jedusor en lui, puisque lui ne souhaite au final que pouvoir, puissance et grandeur. Ils mettent ainsi ses mauvais choix face à un jeune sorcier qui lui, fera les bons, le conduisant alors à sa perte et ainsi à la victoire de Harry Potter. Cette analyse est faite sur l’essence même de la vie, à savoir celle de se détacher de ce qui est mauvais et d’accepter que la destinée de chacun dépend des choix faits. Car au fond la vie n’a de sens que si l’humanité accepte sa destinée quelle qu’elle soit, même s’il faut mourir pour un combat, une cause juste, morale, immuable.
3/ CONCLUSION
Toute cette étude est faite sous fond de philosophie et de rhétorique, où le fait d’analyser les thématiques à l’aide d’extraits des ouvrages, permet au lecteur de plonger plus profondément dans l’univers d’Harry Potter et les pensées de l’auteur, tout en le transposant facilement dans le monde des moldus. C’est aussi une manière d’analyser de façon un peu plus universelle l’univers de J.K Rowling. En effet des grands courants de pensées philosophiques, issus de Socrate, d’Aristote, de Platon, de Blaise… remplissent indéniablement ce livre de richesses d’informations et de découvertes philosophiques.
Que l’on soit d’accord ou pas avec les courants de pensées, les analyses faites ou les événements dévoilés, mis face aux différents philosophes, ce livre n’en reste pas moins une source inépuisable d’informations au travers de ses pages. L’ouvrage nous dévoile des points de vue parfois discutables ou concrets, pour nous plonger ou replonger dans cet univers magique avec une vision bien plus concrète face à la magistrale histoire fantastique que l’auteur nous à dépeinte.
Serez-vous prêts à découvrir l’univers d’une autre manière ?
Mais attention, ce livre peut vous permettre d’entrevoir une autre facette des personnages, de l’histoire, des objets et vous emmener à vous plonger tête baissée dans les pensées des grands philosophes qui ont frôlé le sol de l’humanité.
Emma, Plume de la Plume de Poudlard
Sources :
