[SPORT]
Interview d’Albert Bregeault, coach des Titans de Paris
Suite à leur superbe victoire lors de la Coupe de France à Golbey, les 29 février et 1er mars derniers, l’équipe de La Plume de Poudlard a eu l’honneur d’interviewer le coach et gardien de l’équipe des Titans de Paris : Albert Bregeault ! Nous avons pu ainsi lui poser quelques questions et nous vous livrons ses réponses !
La Plume : Comment avez-vous préparé cette coupe de France ?
Albert : L’équipe a un calendrier très rythmé, elle a la chance d’être engagée au niveau français, avec la coupe de France et la Ligue nationale (la différence est similaire à celle qui existe au football entre Coupe de la Ligue et Coupe de France), et au niveau européen avec l’European Quidditch Cup. De par ces événements, les Titans suivent un véritable fil rouge avec toutes ces compétitions, et donc s’entraînent non pas pour une occasion, mais finalement régulièrement tout au long de l’année.
La dernière journée de Ligue avait eu lieu très peu de temps avant le week-end de la Coupe de France, et l’équipe s’entraîne tous les dimanches, donc elle était particulièrement en forme pour cet événement.
De plus, ces entraînements sont suivis depuis plus de 2 ans par plus de 21 joueurs. Ainsi, il y a 2 ans, une deuxième équipe a été créée [les Olympiens]. Elles s’entraînent donc ensemble, se nourrissant l’une l’autre. Ces entraînements sont à la fois une séance de sport, mais également un moyen de se retrouver. De plus, chacun des joueurs complète de son côté : cardio, musculation, mais également pour certains du basket, du volley, etc. Ainsi, ils ont déjà tous de base une bonne condition physique. Et si les Titans sont aussi bons et réguliers selon moi, c’est parce qu’ils ont un passif sportif, et ça aide pour la préparation. Il en va de même pour les Olympiens, qui est l’équipe-fille des Titans, créé par eux. Étant leurs géniteurs ou concepteurs, ils sont régis par le même bureau associatif et ont le même coach.
Pour la petite histoire, les Titans ont choisi ce nom en se basant sur la mythologie grecque. Ils souhaitaient s’éloigner des divers animaux fantastiques régulièrement choisis pour les noms d’équipes de Quidditch. Et les Olympiens sont, dans la mythologie, les enfants des Titans.
La Plume : Que faut-il pour devenir un joueur de Quidditch ?
Albert : Pas grand chose. L’envie de le devenir déjà. Puis, vouloir apprendre. Le plus important n’est même pas la condition physique, mais un certain état d’esprit. Il ne faut pas se prendre la tête, ne pas avoir peur du ridicule, ne pas trop se prendre au sérieux. Il faut par contre être très curieux car le sport, lui, évolue au rythme où on le vit [il évolue au rythme où les joueurs le vivent].
Plein de choses sont en cours de changement, tout n’est pas déjà construit. Le revers positif, c’est que les joueurs sont les pionniers de notre activité. Ils marquent les générations futures. Par exemple, des sections Quidditch en AS (Association Sportive) ont d’ores et déjà ouverte dans des collèges pour des 11-14 ans, un peu partout en France, le Kidditch.
De plus, le Quidditch est un sport mixte compétitif. Et au fur et à mesure que l’on se fixe des objectifs, il s’agit d’être en accord avec le fait que la compétition nécessite une préparation. Il faut bien se souvenir également que c’est un sport collectif, mais aussi un sport de contact.
Et comme beaucoup de choses se passent en même temps sur le terrain, il faut avoir une certaine intelligence de jeu, être très attentif, et bien garder à l’esprit ce qui se passe sur le terrain pendant la partie.
La Plume : Combien de titres avez-vous ?
Albert : L’équipe des Titans possède 5 titres de champions de France et 4 titres de champions d’Europe (équivalant à la Ligue des Champions au football). Certaines joueuses et certains joueurs de l’équipe ont eu également l’occasion de jouer pour l’équipe de France, avec pour certaines et certains jusqu’à l’obtention de 2 titres de champions d’Europe des Nations (European Games).
La Plume : A quand le Quidditch aux Jeux Olympiques ?
Albert : Il y a 6 ou 7 ans, le Quidditch a fait son apparition lors de la cérémonie d’ouverture. C’était à l’époque juste un “show”, mais c’est apparu. Ça peut maintenant aller très vite. Il y a des sports, qui existent depuis des dizaines d’années et qui ont du mal à avoir des adhérents, à continuer à se développer, et les nouveaux sports prennent de plus en plus d’ampleur.
Mais être aux Jeux Olympiques, n’est pas une fin en soit et beaucoup de choses dans les fondements du Quidditch empêchent son accession à cet événement sportif. La mixité, par exemple, pose pas mal de questions liées à la biologie, aux changements, mais aussi au dopage. Ça ouvre une porte que le CIO [Comité International Olympique] n’est pas encore prêt à ouvrir. Le Quidditch prône l’inclusion, ce qui ferme la porte aux JO. Mais si les fédérations de Quidditch voulaient aller aux JO, elles sauraient comment faire.
La Plume : Pourquoi le Quidditch n’a-t-il pas encore son propre matériel officiel ?
Albert : Le Quidditch a un matériel codifié et des fournisseurs qui standardisent pour tout le monde. Il existe également des équipementiers, surtout aux États-Unis. En Europe, il existe des fournisseurs “textiles”, et ce sont parfois des joueurs qui ont ouvert leurs entreprises. Grâce à cela, ils augmentent la visibilité et développent l’image du Quidditch. Certaines équipes ont également des sponsors.
Donc finalement, il existe déjà un matériel standardisé.
Aujourd’hui, la FQF [Fédération du Quidditch Français] a une exclusivité avec un partenaire vestimentaire : Utility Apparel . C’est une entreprise turque, qui fournit tous les maillots pour l’équipe des Titans, mais également pour l’équipe de France, l’équipe d’Angleterre, et un grand nombre d’équipes de Quidditch. Les maillots sont disponibles à la vente sur leur site, et vous pouvez retrouver toutes les équipes que Utility Apparel sponsorise sur cette page : https://www.utilityapparel.com/references/ .
Enfin, pour ce qui est du matériel, les équipes doivent respecter les normes, mais peuvent facilement se fournir dans divers magasins. Les organisateurs des événements doivent également se poser des questions concernant le matériel.
La Plume : Comment se situe la France, par rapport aux autres équipes nationales?
Albert : La France est mondialement placée entre les 6 et 8ème positions, si l’on ne tient compte que de la dernière Coupe du Monde, qui a eu lieu du 27 juin au 2 juillet 2018, à Florence en Italie, la France a été éliminée en quart de finale par la Belgique.
Mais la France a été sacrée championne de la Coupe d’Europe des Nations. Donc elle peut se classer aux côtés de trois autres géants que sont les États-Unis, l’Australie et la Belgique. On retrouve parmi les grandes équipes également la Turquie ou encore l’Angleterre. Mais la France est dans le Top 5 des équipes mondiales ! Ça se joue dans un mouchoir de poche.
La Plume : Où vous retrouve-t-on bientôt ?
NB : Cette interview ayant été réalisée peu de temps après la Coupe de France, les mesures de confinement que nous connaissons actuellement en France n’étaient encore absolument pas d’actualité. Ainsi, les réponses ne prennent pas en compte la réalité actuelle.
Albert : La prochaine occasion officielle, c’est une journée de Ligue à Angers, fin mars. Ce sera la même équipe que pour la Coupe de France.
Les Titans défendront leur titre lors de la Coupe d’Europe des Clubs les 2-3 mai, à Gand, en Belgique.
Entre temps, il y aura d’autres journées de Ligue et les entraînements de l’équipe de France.
Il y aura également la Coupe du Monde de Quidditch, cet été aux États-Unis.
Nous remercions encore une fois Albert Bregeault de nous avoir accordé un peu de son temps pour nous parler de ce sport qui nous rapproche du Monde Magique ! Et félicitons à nouveau l’équipe des Titans pour cette belle victoire !
Quidditch, Muggle Quidditch, Titans, Coupe de France