[INSOLITE]
Harry Potter gagne son passe-droit à l’Université de Poitiers !
Jeudi 23 Mai 2019, de 9h30 à 17h30 à l’hôtel Aubaret à Poitiers s’est tenu un colloque autour de l’incontournable saga de J.K. Rowling. Cela a été l’occasion de concilier l’univers magique du jeune sorcier et celui des Moldus avec le droit. Autrement dit, comment lier l’agréable à une discipline jugée plutôt désagréable et complexe.
C’est l’association des doctorants en droit nommée Thesa Nostra qui organise une série de conférences dont les débats tourneront autour d’Harry Potter. Le but de cet évènement était de faire le parallèle entre les aventures de notre sorcier préféré et notre société actuelle en évoquant par exemple les sujets de l’exercice du pouvoir, le droit des animaux, le bannissement…
Il semblerait que depuis quelques années, la célèbre saga littéraire Harry Potter et son adaptation au cinéma fasse son entrée dans le monde universitaire. Cet intérêt que porte le droit à la culture populaire est d’ailleurs bien plus répandu aux Etats-Unis car comme l’explique Damien Fallon, maître de conférences en charge de la supervision scientifique de la journée : “Les rapports entre droit et littérature sont en France un sujet délaissé par la recherche”. Mais il poursuit en indiquant que l’on “constate un regain d’intérêt et [que] la pop culture est devenue une béquille pour appuyer une démonstration technique et juridique.”
L’exemple en 2015, de l’avocat pénaliste Eric Dupont-Moretti qui obtient l’acquittement du célèbre méchant de La Guerre des étoiles, Dark Vador, lors d’un procès hors-norme et rigolard tenu à Paris, illustre très bien ce dernier propos.
“Le colloque est pourtant sérieux“ assure l’une des intervenantes-doctorantes, Emma Fiedler. “Par l’utilisation de la fiction, nous mettons à l’épreuve nos propres mécanismes juridiques”. Car la saga Harry Potter ne manque pas de rebondissements et de jugements de valeurs. “L’oeuvre enseigne beaucoup sur la question du maintien de l’ordre. Au ministère de la Magie, il n’y a que des Alexandre Benalla“ plaisante Romane Mondonnet, intervenante sur la question. Elle poursuit “c’est un reflet de notre monde où le droit de manifester se heurte aussi à la répression policière. Un autre versant du livre expose un monde de violence et, par exemple, la question du terrorisme.”
Mais l’oeuvre de J.K. Rowling est également sujette à d’autres problèmes juridiques comme l’indique Leslie Amrane, spécialisée dans la propriété intellectuelle : “L’influence est telle que de nombreux fans poursuivent l’histoire ou la détournent. Harry Potter est l’exemple type des complications de l’oeuvre après parution, tant dans la musique, que dans les parodies ou encore les contenus pour adultes !”
L’occasion de mettre un “Lumos” sur les frontières juridiques entre Sorciers et Moldus.
Et vous, que pensez-vous de ce colloque ?
Manon F., Plumette à la Plume de Poudlard
Source : La nouvelle République : http://bit.ly/2NNtMud
