[ACTUALITÉ]
Trois notions de philo expliquées avec Harry Potter
La Philosophie, une matière que l’on aborde en terminale… Parfois totalement abstraite dans les esprits, certains sujets nous parlent, d’autres beaucoup moins.
En cette période de Baccalauréat, la professeure de philosophie et autrice de l’œuvre « Harry Potter à l’école de la philosophie », a souhaité aborder trois thèmes que l’on retrouve dans la saga, afin de faire un parallèle entre les grands de la philo et l’œuvre de JK Rowling.
Bien que les romans de JKR ne puissent remplacer les thèses de philo, la professeure propose d’utiliser la saga HP comme un outil de compréhension.
Les trois notions abordées sont la Vertu, le Désir et la Liberté.
Pour aborder la Vertu, une théorie platonicienne interroge : Faut-il être vertueux pour être heureux ? Certains donneront l’exemple que les criminels et dictateurs peuvent être heureux en imposant leurs crimes, en détenant du pouvoir. D’autres, dont Socrate, interpellent en disant qu’au contraire, l’on ne peut être heureux que si l’on fait le bien, et qu’au contraire, plus une personne fera le mal, plus elle sera malheureuse, surtout si elle n’est pas punie pour ses péchés. Pour Socrate « l’homme injuste est condamné, dans son âme et dans sa vie ».
Le parallèle dans la saga HP est flagrant : « Tuer déchire l’âme », énonce JKR. Jédusor, qui était un garçon beau et talentueux, se transforme et s’enlaidit à chaque meurtre effectué pour déchirer son âme et en faire un Horcruxe. Il perd peu à peu sa forme humaine. En est-il plus heureux ?
Pour aborder le Désir, l’auteure fait un lien entre Dumbledore et Epictète : l’un comme l’autre, ils pensent que l’homme est voué à être malheureux s’il désire des objets dont l’obtention ne dépend pas de lui. Le lien avec le Miroir de Rised en est un fameux exemple : « des hommes ont dépéri ou sont devenus fous en le contemplant », « les humains ont un don pour désirer ce qui leur fait le plus de mal ». En effet, nous pouvons voir que Harry, qui voit le reflet de ses parents comme étant son désir le plus cher, ne peut être heureux, ce désir ne pouvant être assouvi, car le souhait que ses parents soient toujours en vie ne dépend pas de lui. Harry serait donc, selon l’idée que se font les stoïciens, un insensé, un malade, de désirer quelque chose qu’il ne peut pas avoir.
Pour aborder la Liberté, voici une phrase de Socrate : « pour l’homme, l’existence précède l’essence ». Cela signifie que nos choix et nos actions définissent ce que nous sommes et non pas notre génétique et nos antécédents familiaux.
Pour faire le parallèle avec Harry Potter, le Choixpeau décide pour le sorcier dans quelle maison il ira durant ses années d’études. Il prend en compte des qualités que l’élève ne soupçonne pas encore. Chaque élève possèderait donc une nature qui le définit, sans l’avoir choisie. Cependant, le Choixpeau prend en compte le choix de l’élève et c’est pour cette raison que Harry échappera à la maison Serpentard pour aller à Gryffondor. C’est lui qui l’a choisi. Et bien qu’il se découvre de nombreuses similitudes avec Voldemort, à qui il ne veut surtout pas ressembler, son parrain Sirius Black (à l’image de Sartre) va le rassurer : il lui explique qu’il est libre d’être qui il veut être, quel que soit son passé ou ses origines. Et Sirius était bien placé pour le savoir, lui, le descendant d’une longue famille de Serpentard, loyale à Voldemort, qui a préféré quitter sa famille à seize ans, être à Gryffondor et intégrer l’Ordre du Phénix contre Voldemort.
Que pensez-vous de ces notions abordées grâce au monde HP ? Auriez-vous mieux compris la philosophie avec des exemples comme ceux-ci ?
Rédactrice : Julie K, Plumette de La Plume de Poudlard
Crédit : MSN : https://bit.ly/3HhPQVJ
