[ANALYSE]
Harry Potter, les raisons d’un succès
Harry Potter, les raisons d’un succès est un essai littéraire, de 134 pages, écrit par Isabelle Smadja en 2001 et paru aux éditions P.U.F (Presses Universitaires de France).
L’ouvrage est avant tout destiné aux passionnés de sociologie, de philosophie et d’analyses des sens cachés des œuvres littéraires puisque l’auteure tente de répondre à diverses questions existentielles, soulevées par J.K Rowling. Ces questions prennent leur essence au sein même de l’histoire, de la pensée, des valeurs morales ou immorales de l’humanité. L’auteure y accorde une place importante afin d’étayer son analyse.
Selon l’auteure, J.K Rowling transmettrait à ses lecteurs, des valeurs qui lui sont propres et importantes sous la surface de son œuvre (notion palimpseste).
Son but serait d’en apprécier le sens caché. Or, pour cela, les lecteurs devraient lire et découvrir en seconde lecture (plus approfondie, plus profonde) l’œuvre de J.K Rowling : c’est-à-dire l’analyser point par point pour en comprendre tout son sens.
Tout au long de son essai, Isabelle Smadja qualifie les quatre premiers romans de la saga Harry Potter de contes de fée modernes. Selon l’auteure, J.K Rowling, distribue, enseigne, dévoile, une morale, un sens caché et des valeurs profondes, pour atteindre une finalité précise, qui en firent un succès dans le monde entier. Ces valeurs sont propres à la construction des contes de fée.
Tout au long de sa thèse, l’auteure incorpore des éléments clés de la philosophie avec des mots parfois complexes mais nécessaires à l’analyse.
En effet, certaines terminologies telles que “palimpseste”, “exotisme”, “complexe d’Oedipe” ou “souvenance”, démontrent aussi que l’auteure s’adresse à un lectorat universitaire mais aussi passionné par l’univers de J.K Rowling.
Isabelle Smadja nous démontre philosophiquement les enjeux et conséquences de la recherche de la puissance d’une personne face à l’altruisme d’une autre…
Ces notions correspondent avant tout à la perception et son ressenti philosophique. En effet, l’auteure, professeure agréée de philosophie née en 1947, étaye des hypothèses en fonction de ses propres sources philosophiques et y incorpore ses propres idées afin de mieux expliquer les sens cachés que J.K Rowling aurait dissimulés dans sa saga.
L’ouvrage est très intéressant sociologiquement parlant, puisqu’il met en avant des notions telles que la valeur du bien face au mal, la nécessité de comprendre la réalité pour mieux percevoir les rêves et ainsi d’analyser les mécanismes psychanalytiques de l’être humain. L’auteure étaye son analyse en 4 chapitres, bien construits, et chacun suit un fil conducteur sur une thématique précise.
Un adolescent ou un adulte qui souhaite découvrir d’une façon plus profonde l’oeuvre de J.K Rowling, sans forcément en connaître tous les rouages, risque d’être un peu perdu au départ et devra donc prendre le temps de lire et relire l’ouvrage pour bien en assimiler les analyses et en comprendre le sens.
Pour conclure, cet ouvrage est excellent pour les universitaires, les passionnés des histoires, sens cachés, de la façon dont la construction des ouvrages est faite.
En effet, ils pourront y trouver des réponses sur des thématiques philosophiques puissantes telles que la vie face à la mort.
Il est, cependant, possible que certains lecteurs aient des difficultés à en assimiler certains sens complexes qui sont propres à la philosophie. Mais s’ils souhaitent s’immerger dans une œuvre qui leur permettra de rechercher et d’approfondir leur connaissance sur l’univers et sa conception, alors ce livre est conçu pour eux.
Au final l’histoire magique de ce jeune sorcier, créée par J.K. Rowling démontre des valeurs simples du rêve de tout à chacun qui seraient de les transporter dans un monde merveilleux où le bien triomphe contre le mal.
Emma, Plume à la Plume de Poudlard.
Sources : puf : http://bit.ly/3VcpdHJ
